Les productions télévisuelles qui ont fait œuvres utiles pour moi

Connaissez-vous la série documentaire Faire œuvre utile, animée par la journaliste Émilie Perrault de 2019 à 2021? Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une émission qui montrait deux gens (à chaque épisode) qui ont vus leurs vies changées par l’œuvre d’un artiste du Québec, que ce soit un livre, une chanson ou un film. J’ai visionné cette série durant la pandémie et le contenu était très intéressant, malgré les histoires touchantes entourant les invités (le plus souvent, les œuvres les ont aidés à surmonter ou à mettre des baumes sur des événements qui ont bouleversé leurs vies). La passionnée de culture que je suis a tout de suite accroché.

Même si l’art fait partie de ma vie depuis ma plus tendre enfance, il y a cependant deux œuvres qui ont été très importantes dans mon existence, une durant mon enfance, l’autre durant ma vie d’adulte. Elles ont non seulement marqué mon paysage culturel, mais elles m’ont aidé à surmonter certains moments difficiles.

La première émission est entrée dans ma vie à l’âge de dix ans. Je me suis procurée plusieurs épisodes en vidéocassettes lors d’une vente au Tigre Géant. Il s’agit d’une émission jeunesse québécoise des années 1980, Iniminimagimo. J’ai accroché à cette série parce que j’adore les contes de fées mais aussi parce que ma sœur a suivi assidument la série lors de son enfance. La série mettait en scène quatre jeunes comédiens qui racontaient et jouaient des contes du monde entier, telle une pièce de théâtre. À chaque épisode, je me sentais littéralement emportée dans l’univers de l’histoire à travers ses décors et sa musique. C’est non seulement l’émission qui m’a ouvert sur les cultures du monde, mais qui m’a également encouragé à voyager, une chose qui ne m’intéressait pas beaucoup à l’époque parce que j’avais peur de l’inconnu. Durant toutes mes journées de congé scolaire, je visionnais souvent les vidéocassettes, principalement Peau d’âne et La Belle et la Bête. Comme je vivais de l’intolérance à l’école et comme la 5^e année du primaire était très éprouvante, penser à toutes ces belles histoires était ma principale source de réconfort, en plus du soutien de ma famille.

Bien des années plus tard, j’ai réussi à avoir un réseau d’amis. Cependant, il y avait une chose que je n’avais pas encore et que je désirais beaucoup : un copain. En 2016, je venais d’abandonner mes études en secrétariat, une candidature pour une expérience de bénévolat n’a pas été retenue et j’étais épuisée dû à ces échecs. J’étais très triste et je ne savais pas quoi faire pour me remonter le moral. Cependant, à chaque soir, je regardais toutes sortes de téléromans québécois, principalement ceux dans les années 1990 dont Les filles de Caleb. C’est après avoir regardé la série Blanche que je me suis intéressée à l’émission 4 et demi, une des émissions les plus marquantes de la décennie 90. Il s’agit d’un téléroman qui raconte les tribulations d’un couple typique de la génération X, en plus de l’univers d’une clinique vétérinaire (fictive) de Montréal. Les intrigues étaient simples, le ton léger et les personnages plus qu’attachants, contrairement à d’autres téléromans plus dramatiques.

Pourquoi ce programme télévisuel a marqué ma vie? C’est à la suite des premiers épisodes que j’ai eu une révélation. C’est le genre de vie que je désire avoir : m’épanouir dans un milieu adapté à mes capacités, avoir un copain et m’investir dans la vie d’un enfant. C’est alors que je me suis devenue bénévole à la bibliothèque de Berthierville, je me suis inscrite dans un groupe d’adultes autistes et quelques années plus tard, mon filleul Marcus est entré dans nos cœurs. Depuis, je me sens comme une adulte de mon âge, je développe mon autonomie et j’essaie de repousser certaines limites, tout en les respectant. 4 et demi m’a fait découvrir l’ornithologie et le Costa-Rica et j’ai réalisé un rêve en rencontrant les auteurs de la série (qui sont des spécialistes en santé animale) lors d’un voyage en 2018. J’adore également les autres séries de ces auteurs dont L’auberge du chien noir et 5^e rang.

Et vous, quelle œuvre a marqué votre vie?