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La bulle.over-blog.com

Bonjour, Je m'appelle Lucia Dauphin et je suis une jeune adulte autiste de 27 ans. C'est avec plaisir que je vous présente mon propre blog décrivant mon quotidien de personne asperger à chaque semaine afin de partager les facettes de l'autisme avec d'autres personnes que mon entourage.

371 jours plus tard

Il n’y a rien de plus tragique de perdre quelque chose que l’on aime, surtout un membre de sa famille. Quand l’on perd son père, surtout quand l’on est jeune, cela dépasse tout. Vous ne pouvez pas imaginer la douleur et le vide que l’on ressent dans notre cœur.

 

J’ai exactement vécu la même chose il y a un an. Après tout ce temps, je décide de m’ouvrir sur la perte la plus éprouvante de mon existence. J’ai déjà vécu d’autres deuils auparavant dont ceux de mes grands-parents et celui de mon chien, mais rien n’est pire que le drame qui a marqué au fer rouge l’année 2022.

 

Le 5 janvier 2022, était une journée paisible comme toutes les autres : mon père m’a conduit chez le dermatologue, nous sommes allés à la pharmacie et nous sommes allés chercher de la nourriture chinoise à Repentigny, comme que l’on aime faire. Nous étions heureux et contents, sans penser que tout allait changer dans quelques heures.

 

C’était le lendemain matin que tout a basculé. Maman a retrouvé papa inerte sur le divan de notre salon, où il avait l’habitude de dormir certains soirs. Quand maman m’a crié Ton père est mort, je semblais m’écrouler. Au lieu de m’effondrer, j’ai descendu en bas et j’ai téléphoné à ma sœur, ne sachant pas comment elle allait réagir car elle adorait aussi papa, tout comme nous. 

 

En panique, maman a téléphoné à l’ambulance qui arriva peu après. La cause du décès : une rupture de l’aorte, la grosse artère qui sort du cœur pour expulser le sang vers les autres artères du corps. Papa n’avait pas de problèmes cardiaques auparavant, mais l’ambulancière nous avait précisé que c’était asymptomatique. Par la suite, tous les membres de ma famille sont venus tour à tour à la maison nous réconforter et nous tenir compagnie lors de cette terrible épreuve. La sortie de mon père de la maison par les gens de la morgue a été d’une noirceur implacable. J’étais tellement triste que je n’ai presque pas mangé ni beaucoup dormi. Je me demandais comment j’allais vivre sans lui : nous étions toujours ensemble. Quand maman travaillait le soir, c’était lui qui passait du temps avec moi et me réconfortait quand j’avais passé une mauvaise journée. Aussi, nous faisions toutes sortes de sorties à chaque fin de semaine. Nos existences ont changé à tout jamais. Voilà pourquoi le 6 janvier est la journée que je déteste le plus dans l’année. 

 

Papa était grand-papa depuis près d’un an donc, Marcus n’aura jamais connu son grand-père. Papa adorait beaucoup son petit-fils. Il avait développé une complicité sans pareil avec lui et il voulait lui montrer toutes sortes de sports quand il serait plus âgé. Cette pensée m’accable beaucoup parce qu’être parent ou grand-parent, est le plus beau rôle du monde et partager du temps et de l’amour avec un enfant, surtout quand il est jeune, n’a aucun prix. 

 

Puis, vint les funérailles. Étant donné les mesures sanitaires concernant la COVID-19, nous n’avons pas pu inviter tout notre entourage. Seulement les frères, sœurs et certains neveux de mes parents ont pu y assister. Cela me faisait de la peine parce que j’aurai aimé que papa ait toute sa famille élargie pour lui dire un dernier au revoir. J’ai rédigé un court hommage à papa expliquant sa vie, son rôle de mari, de père et de conducteur d’autobus scolaire. Tous ont bien apprécié. J’ai également choisi les chansons pour la cérémonie dont Le plus fort, c’est mon père de Lynda Lemay et Will you’ll be there de Michael Jackson. Après quelques semaines, j’ai réussi à reprendre mes activités sans problème, même si la tristesse était encore bien présente.

 

Ma marraine, qui est aussi la sœur de ma mère, est venue s’installer à la maison quelque temps pour nous aider pour nous soutenir émotionnellement et nous aider pour quelques tâches. Sa présence m’a beaucoup aidé. Nous avons fait quelques sorties ensemble et j’ai beaucoup parlé avec elle. Depuis, elle est devenue une confidente pour moi.

 

Vous connaissez la suite : nous avons vendu la compagnie d’autobus et nous avons vendu la maison pour nous installer dans un appartement à Saint-Charles Borromée. Durant mes temps libres, je ressens encore de la douleur en pensant aux bons moments que j’ai vécu avec mon père. Il m’est arrivé de faire des crises d’anxiété, mais contrairement à ce que j’ai vécu en 2020 suite au décès de mon chien, j’ai réussi à bien maîtriser ma panique, notamment en lisant des livres, en prenant des marches et en étant entouré de mes proches. Tout cela pour dire que j’ai dû vivre un double deuil, celui de mon père et celui de notre maison.

 

À l’automne, je n’avais pas hâte à la période des fêtes mais j’ai réussi à devenir optimiste pour que notre noël ne soit pas gâché par la tristesse. Nous sommes arrivés à mettre une lueur sur notre gouffre et de passer du temps en famille.

 

Voilà maintenant un an que papa est parti et je suis certaine qu’il continue de veiller sur nous, tout en étant dans nos cœurs et dans notre esprit. Je crois que 2023 va être une année meilleure parce qu’après la pluie, vient toujours le beau temps.

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