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La bulle.over-blog.com

Bonjour, Je m'appelle Lucia Dauphin et je suis une jeune adulte autiste de 27 ans. C'est avec plaisir que je vous présente mon propre blog décrivant mon quotidien de personne asperger à chaque semaine afin de partager les facettes de l'autisme avec d'autres personnes que mon entourage.

Semaine 11: Moi et ma... famille 1

S’il y a une chose que je trouve importante plus que tout, c’est bien ma famille. Comme je n’ai pas beaucoup d’amis, c’est avec elle que je passe la majorité de ma vie ainsi que ma grande sœur qui consacre une partie de sa vie à mon égard.

 

Comme ma sœur est de dix ans mon aînée, elle est non seulement une sorte de deuxième mère, mais elle est aussi une grande complice, une confidente précieuse avec qui j’aime passer de beaux moments. Elle a beaucoup contribué à mon bien être et à mon éducation.

 

C’est d’ailleurs grâce à ses nombreux conseils que j’ai abandonné de mauvaises habitudes enfantines, malgré ma difficulté d’arrêter. Elle m’a appris à mieux comprendre en lecture, regarder des films plus matures et à améliorer mon esthétisme, c’est-à-dire mieux me coiffer, m’habiller et apprendre à me maquiller par moi-même.

 

En plus de m’aider dans mon quotidien, nous avons l’habitude de faire plusieurs escapades à Montréal, dans des musées, au cinéma et ce, depuis de nombreuses années. En sortant avec elle, cela m’apprenait à partir de la maison quelques heures sans mes parents et acquérir de l’autonomie. Parfois, elle emmenait avec nous des amies ou des copains. Cela me procurait du plaisir parce que j’aimais discuter avec d’autres personnes de sujets rigolos comme des faits cocasses survenus durant mon enfance. Quand je sortais avec ma sœur, je me sentais comme une jeune fille de la ville : j’étais bien habillée, maquillée comme une adolescente qui aimait magasiner, bref j’étais fière de moi.

Je suis allée séjourner chez elle plusieurs fois durant la dizaine d’années qu’elle résidait à Montréal.

En plus de magasiner et d’aller au musée, il nous est arrivé de s’acheter des provisions au Supermarché et de se cuisiner de petits plats pour la fin de semaine ou pour la semaine qui vient puisque ma sœur travaille et que nous surveillons notre alimentation. C’est une belle activité d’équipe qui nous permet d’être ordonné et de prendre de meilleures habitudes de vie.

 

Comme ma mère travaille cinq soirs par semaine, c’est avec mon père que je passe la majorité de mes journées. Nous avons adopté plusieurs habitudes comme souper au restaurant, faire nos courses hebdomadaires le jeudi soir, faire des sorties le samedi après-midi et ce, sans compter les escapades en moto ou autres véhicules.

 

Durant ma jeunesse, il me faisait de jolies gâteries à chaque semaine : de quatre à onze ans, il m’offrait une poupée Barbie et de douze à dix-sept ans, un film ou une cassette vhs de Disney comme que j’aimais. Même si cela finissait par coûter beaucoup d’argent, c’était de belles choses qui occupaient mon temps et ces bons moments étaient et sont toujours précieux pour moi. Maintenant, ce sont les soupers au restaurant et certaines sorties au cinéma qui sont mes petits plaisirs de fin de semaine. Ma mère occupe également beaucoup de place dans ma vie. Comme elle est éducatrice, c’est elle qui m’a aidé à être la femme que je suis aujourd’hui. Sans elle, je n’aurai pas su parler, ni être en relation avec les gens qui m’entourent, ni avoir l’instruction que j’ai reçu. Elle s’est battue une majorité de sa vie pour que j’ai une excellente qualité de vie dans les écoles et que je sois bien dans les milieux que je fréquente. Même si je n’ai pas reçu tous les services que j’aurai voulu avoir, elle voulait que j’aie la meilleure éducation possible et que je mène une bonne vie semblable à tous les autres jeunes de mon âge. Avec notre courage et notre détermination, nous avons réussi. Ma mère n’a pas été seulement un pilier de mon éducation.

 

Quand j’étais toute petite, il nous arrivait d’aller à la librairie m’acheter les livres « Les petites crapules », une série sur des enfants ayant des troubles particuliers expliqués aux jeunes enfants comme la gourmandise ou le mécontentement permanent. Par la suite, on allait les lire dans un café et on discutait de l’histoire. Finalement, on allait parfois se louer un film au club vidéo et on allait le visionner en pyjama après un bon souper. Ce fut lui aussi un autre souvenir d’enfance. Si c’est possible, avoir des petites discussions sur une histoire avec un enfant autiste est une très bonne idée. Cela peut lui permettre d’entrer en relation à partir de quelque chose qu’il aime. C’est d’ailleurs par ce processus que j’ai pu établir un bon contact avec les membres de ma famille. C’est de même lors du visionnement d’un film. Si l’enfant autiste a trop tendance à s’isoler, regarder le film avec lui et par la suite de lui poser des questions lui permet de pratiquer son attention avec ce qui l’entoure et par la suite vraiment comprendre ce qu’il se passe dans l’histoire. De même, en lisant un livre ou en visionnant un film, même si c’est un conte, l’enfant peut s’identifier avec un des personnages ou faire des liens avec les personnages et les membres de son entourage, une bonne clé pour n'importe quel enfant.

Nous sommes allées de nombreuses fois en voyage en compagnie de ma sœur notamment en Amérique centrale et à New-York. C'est absolument passionnant visiter les beautés de notre planète tout en passant des moments inoubliables ensemble et en s'entraidant mutuellement. 

 

Ma petite famille est ce que j’ai de plus précieux. Nous nous disons tout et nous faisons pratiquement tout ensemble. Si jamais je les perds, je ne sais pas ce que je ferai sans eux.

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