L'orage où tout a commencé

Je suis une jeune adulte autiste passionnée par toutes sortes de sujets. De la littérature à l’univers de Walt Disney, en passant par les comédiens de doublage français et les sciences naturelles. Parmi ces sciences, c’est la météo qui alimente le plus ma curiosité en raison de mon intérêt pour les tempêtes spectaculaires et les nuages. À l’âge de sept ans, j’écoutais la chaîne Météo-Média chez mon grand-père. La météo me passionne depuis. Ma réelle fascination pour les phénomènes météorologiques a cependant débuté lors d’un violent orage qui a eu lieu en mai 2007. Je me souviens de cette soirée comme si c’était hier. Je n’avais encore jamais vu une tempête de cette ampleur. Voici comment s’est déroulé ce souvenir d’enfance qui, ne fut le plus plaisant.

J’avais onze ans à l’époque. Je n’étais encore qu’une jeune étudiante qui occupait son temps à lire des encyclopédies scientifiques et qui essayait de se faire des amis. La journée du terrible orage, j’étais allée à l’école comme à l’habitude. Rien n’allait présager une telle intempérie, la journée était ensoleillée. Ce fut lors du retour que la couleur du ciel a changée du tout au tout. La présentatrice météo, Colette Provencher, a annoncé la venue d’un puissant orage et d’une possibilité de tornade près de Saint-Félix-de-Valois.

Quand j’ai entendu ces mots, mes pensées sont devenues chaotiques.  Si tout cela est vrai, comment allais-je faire pour vivre cela?

J’étais prise de panique. Les tornades me faisaient peur depuis que j’avais vu des films où ils en figuraient (dont Le magicien d’Oz qui m’a beaucoup marqué). Aussi, je sais que les tornades peuvent tuer, surtout quand elles sont puissantes.

La tempête débuta vers 17h30. Les éclairs étaient étincelants, le tonnerre sursautant et les vents étaient les plus stridents que je n’avais jamais entendu. C’était un spectacle hallucinant mais pas très réjouissant. Mon père et moi avons décidé d’aller faire une balade en voiture pour voir si l’orage de plus près. À peine partis, en plus de la pluie, d’innombrables boules de grêle se sont jetées sur nous. On se serait cru dans le film Tornade! Nous avons immédiatement rebroussé chemin et nous sommes allés installer la voiture dans le garage pour attendre que la situation se calme. Je me rassurais en disant que l’orage finirait par se dissiper mais, mon anxiété persistait toujours.

Quand je suis allée au lit, je ne me suis jamais sentie aussi agitée et angoissée. J’avais peur que ce soit ma dernière nuit.  Je sais que vous avez surement oublié cette soirée mais pas dans mon cas car je souffre d’anxiété et je m’imagine parfois des scénarios catastrophes.

Le lendemain matin, je me sentais beaucoup mieux et je suis allée à l’école comme à l’habitude. L’orage n’avait fait aucun dommage important.

Mais je ne voulais plus vivre une soirée et une nuit pareille. La saison des orages ne faisait que commencer donc, je savais que j’allais vivre d’autres intempéries.

J’avais un logiciel d’ordinateur sur la météo produit par les éditions Québec Amérique que j’adorais. C’est alors que j’ai adopté l’habitude à plus le consommer pour connaître les informations par cœur parce que j’ai une excellente mémoire et j’aime apprendre par répétition.

Durant tout l’été 2007, j’ai lu des articles encyclopédiques sur les tornades. Je me suis mise à photographier la plupart des nuages et j’ai été quelques fois à la chasse aux orages.  À force de me documenter, les tempêtes me faisaient moins peur. Comme la plupart de mes phobies, ce sujet est devenu une fascination et par la suite, une passion. Je voulais même devenir météorologiste cet été-là.

La météorologie est une science passionnante. Grâce à cela, j’ai rencontré un garçon remarquable et les phénomènes météorologiques est l'un de nos sujets de discussion. Quand je partage mes connaissances sur les phénomènes naturels à mon entourage, ils sont fascinés et impressionnés. Comme je le dis parfois, à chaque situation négative, il en ressort une chose positive.