Bonjour, Je m'appelle Lucia Dauphin et je suis une jeune adulte autiste de 27 ans. C'est avec plaisir que je vous présente mon propre blog décrivant mon quotidien de personne asperger à chaque semaine afin de partager les facettes de l'autisme avec d'autres personnes que mon entourage.
18 Octobre 2021
J’ai décidé de vous dévoiler une partie de moi-même que je désirais partager avec vous : La difficulté d’acceptation du sentiment d’échec. Comme tout le monde, il m’arrive de faire des erreurs et d’échouer dans des projets mais j’ai énormément de difficulté à les encaisser. Pourquoi me direz-vous?
Ce genre de situations se produit notamment quand je fais mon bénévolat à la bibliothèque ou quand j’aide mon père pour la compagnie d’autobus. Quand je fais des erreurs, cela me bloque dans mes séquences et devient une surcharge dans ma tête. Les séquences sont un de mes outils de survie pour réaliser toute tâche, tant à la maison qu’à l’extérieur. Quand cela m’arrive, je me mets à angoisser et même à faire des crises de larmes, mais cela ne se produit pas souvent.
Par exemple, cette semaine à la bibliothèque, j’étais la responsable du comptoir pour l’après-midi et j’avais également d’autres tâches à accomplir. Parmi elles, il y avait celle d’imprimer les cotes des nouveaux livres sur des étiquettes. C’était la première fois que je faisais cela toute seule donc ceci m’a stressé un peu. En effet, le système d’impression était différent de chez moi. C’est cela qui m’a perturbé dans mes séquences. J’ai fini par me débrouiller pour imprimer les cotes de mes livres. Par la suite, il était difficile pour moi de me concentrer pour le reste de mes tâches parce que tout cela m’a énervé et je n’ai pas réussi à prendre une pause pour remettre mes idées en ordre. Je ne veux pas être parfaite mais la réussite m’importe beaucoup.
Comme autre cas, l’été dernier, je voulais créer un blog littéraire pour les enfants du camp de jour de Berthierville pour les inciter à aller à la bibliothèque. Après toutes mes procédures de préparation (plan, exemples de chroniques littéraires), je me suis rendue compte qu’un club de lecture d’été existait déjà pour eux. Après avoir réalisé cela, j’ai beaucoup pleuré parce que je croyais avoir échoué mon projet après des semaines de travail mais je me suis rassurée en me disant que j’avais préparé des documents clairs et concrets et que ma coordonnatrice m’a dit que c’était une bonne idée de projet.
Tout cela peut être anodin pour la plupart des gens mais dans mon cas, c’est intense parce que c’est important pour moi que quelque chose soit bien fait. J’essaie de changer cela en me rassurant en disant que faire des erreurs, c’est parfaitement normal et quand l’on se trompe, on apprend de nos erreurs. Aussi, on ne peut pas réussir dans tout ce que l’on entreprend. Le plus important, c’est de faire des choses et qui permettent de m’accomplir en tant que personne et avoir la paix dans mon âme et conscience.