Semaine 48: Le temps des fêtes dans mes yeux

Pour certaines personnes autistes, le temps des fêtes est sûrement un véritable charivari. Pourquoi? Les fêtes de noël signifient le plus souvent beaucoup de gens, beaucoup de bruit et de va et vient dans la maison, surtout quand il y a des petits enfants. Même s'il y a beaucoup de bruit quelques fois, j’ai vu les réunions de familles comme du pur bonheur. La joie de se retrouver en famille, ouvrir les cadeaux, chanter danser avec ceux que j’aime le plus m’exalte à chaque année. Quand j’étais petite fille et adolescente, j’avais toujours hâte aux réunions de famille pour m’amuser avec ma cousine Marilène. Nous jouions souvent aux poupées Barbie et regardions des livres de Walt Disney. Plus tard, quand j’étais plus grande, on discutait de toutes sortes de sujets passionnants dont les voyages, les livres et ce que l’on faisait avec nos amis respectifs.

J’aime non seulement le temps des fêtes grâce aux bons moments passés en famille. Non, moi et ma famille avons quelques traditions propres à nous.

À chaque début de décembre, moi et ma famille décorons la maison au son du disque de noël de Bing Crosby avec ses chansons inoubliables dont White christmas et Jingle bells. Regarder mes parents décorer le sapin était l’un de mes passe-temps favoris quand j’étais enfant. J’aimais beaucoup toucher aux personnages installés dans le sapin et jouer avec les personnages de la crèche parce que les figurines me fascinaient énormément. Au fil du temps, j’ai compris que ce n’était pas une bonne idée puisqu’ils étaient fragiles et ils pouvaient se briser si on les manipulait trop. Maintenant, j’aide de plus en plus mes parents à installer les décorations et je ne joue plus avec les personnages de noël.

À chaque année depuis ma petite enfance, nous allons parcourir le Centre-ville de Montréal, tout illuminé pour les fêtes. Nos endroits notables sont le Complexe Desjardins et son carrousel qui rend nostalgique, la place Montréal Trust et son grand sapin, aussi grandiose que celui du Rockefeller center de New-York et la vitrine d’animaux mécaniques du grand magasin Ogilvy qui suscite toutes sortes d’émotions agréables. Ma décoration préférée est sans doute le grand sapin du Montréal Trust qui revisite l’univers féérique du ballet Casse- noisette. Je trouvais la ballerine tellement jolie de même que plusieurs souris. Depuis quelques années, il y a une autre thématique pour le sapin mais celui de Casse -noisette sera le plus bel arbre de noël que j’ai vu à ce jour.

Depuis la période des fêtes de 2010, je fais par moi-même l’achat de mes cadeaux de noël. Durant le mois de novembre, j’établis une liste de ce que je pourrai offrir aux membres de ma famille selon leurs intérêts, leurs besoins et mon budget. Par la suite, je me rends dans un centre commercial (que ce soit Repentigny, Montréal ou Joliette) et j’achète tous les cadeaux que je me suis planifiée. L’achat des cadeaux de noël est un moment que je dévore parce qu’en plus de parcourir les centres d’achat décorés pour les fêtes, je pratique mon autonomie pour faire les bons choix de présents.

Ma mère a environ deux journées de congés par semaine. Cela veut dire qu’elle travaille beaucoup durant le temps des fêtes. La semaine de noël, lors de l’une de ses deux journées de vacances, nous nous concoctons un repas de noël spécial selon une thématique choisie. Par exemple, l’an dernier, nous avons choisi la thématique russe avec comme entrées du caviar et des blinis, une sorte de crêpe. Par la suite, nous concluons le repas avec un gâteau Saint-Honoré, une pâtisserie française garnie de fruits et de crème chantilly. Après le repas, nous ouvrons nos cadeaux et nous visionnons des films qui sont chers à nos cœurs dont le classique incontournable du temps des fêtes Maman, j’ai raté l’avion ou Chantons sous la pluie, notre film préféré à moi et à ma mère qui nous font revivre de beaux souvenirs d’enfance.

Pour le nouvel an, nous nous plongeons dans l’univers du Québec d’antan. Lors du réveillon de la nouvelle année, ma marraine aime bien téléphoner à la station radio CFNJ (99.1) pour entendre une chanson du groupe traditionnel québécois Les cousins Branchaud, un groupe que mes grands parents maternels aimaient bien. Par la suite, nous jouons à des jeux de société amusants comme OKO, un jeu de BINGO mais avec des cartes à jouer. Je connais ce jeu depuis ma plus tendre enfance et je ne m’en lasse jamais. Peu avant minuit, nous visionnons en famille la traditionnelle revue de fin d’année Bye bye, qui revisite les moments marquants de l’année qui vient de passer.

Quand mon grand-père maternel Bernard était en vie, c’était lui qui nous donnait la grande bénédiction à toute la famille. J’ai toujours trouvé que c’était un grand moment émouvant se faire souhaiter du bonheur et de la santé pour toute l’année qui allait arriver. Le premier jour de l’année, c’est papa qui a l’habitude de nous bénir et maintenant, je trouve cela tout aussi magique que dans mon enfance.

Pour m’occuper lors de moments plus tranquilles, je revisionne mes films préférés d’enfance, notamment lors de la programmation Ciné cadeau, qui diffuse des films pour enfants légendaires (Astérix, les films d’animations Dreamworks et plusieurs autres) sur la chaîne télévisée Télé Québec et je m’amuse dehors dans la neige. À chaque temps des fêtes, l’enfant qui est en moi s’éveille et je suis toujours prête à m’amuser, rire et danser.