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La bulle.over-blog.com

Bonjour, Je m'appelle Lucia Dauphin et je suis une jeune adulte autiste de 27 ans. C'est avec plaisir que je vous présente mon propre blog décrivant mon quotidien de personne asperger à chaque semaine afin de partager les facettes de l'autisme avec d'autres personnes que mon entourage.

Semaine 33: Marina, la descendante de la célèbre famille...

Le 27 septembre 2017, je suis allée assister à l’enregistrement de l’un des épisodes du talk- show quotidien matinal Marina Orsini, diffusé sur les ondes de Radio-Canada de 2015 à 2019. J’y ai assisté notamment pour voir la vedette de l’une de mes émissions préférées que je visionnais à l’époque (Les filles de Caleb) Marina Orsini qui a enflammé la télévision avec son rôle d’Émilie Bordeleau, institutrice typique du Québec rural des années 1890. J'ai également écouté les nombreux invités qui témoignaient de leurs histoires de vies comme Grégory Charles qui parlait des choses qu’il a osé faire dans sa carrière et deux voyageuses qui venaient de publier un livre sur comment voyager sans être stressé. J’en ai même reçu une copie comme prix de présence. Comme j’étais assise au centre de l’assistance, on me voyait très bien à l’écran. Même qu’une collègue de travail à la Bibliothèque m’a facilement reconnue et elle était surprise de me voir à la télévision. Après l’enregistrement, moi et ma marraine qui m’accompagnait sommes allés nous faire photographier avec Marina. J’aurai tellement voulu lui dire que je suis une grande amateure des Filles de Caleb comme grand nombre de québécois mais comme il y avait beaucoup de gens qui attendaient pour prendre la pose, je ne lui ai pas parlé hormis la saluer et la remercier d’avoir pris la pose avec nous.

 

La belle brune, que l’on a découvert toute jeune dans la série Lance et compte (Cogne et gagne en Europe) il y a une trentaine d’années, possède plusieurs cordes à son arc dans le domaine des arts : télévision, théâtre, cinéma, animation, radio (Rouge FM. de 2008 à 2016)  et chant (Bye Bye 1991, imitation de la chanteuse Marjo) en plus d’avoir de l’expérience en mannequinat au début des années 1980 et d’être la mère du jeune Thomas, issu de son union avec le comédien Serge Postigo en 2002 qui aimerait suivre la trace de ses parents.

 

Quand vous entendez le nom Orsini, à qui pensez- vous?  À Marina bien sûr. Mais savez vous que ses ancêtres sont les membres d’une famille puissante d’Italie? C’est cela. La grande famille Orsini, clan princier des plus importants de l’Italie médiévale à l’époque de la Renaissance avec la famille Borgia et qui comprenaient plusieurs mercenaires. En effet, la populaire série Les Borgia (The Borgias) raconte leur histoire et leurs rivalités avec d'autres familles puissantes d'Italie. Son père, Ermelindo Orsini (1936-1990) est italien et a vécu sa jeunesse en Italie avant de s’établir au Québec (circonstances non expliquées) et d’épouser en 1960 Verna- Jeanne Young (1938-2013), celle qui deviendra la mère de Marina.

 

Marina a déjà été l’invitée d’une émission documentaire Qui êtes-vous? diffusée en 2013 sur les ondes de Radio Canada qui consistait à l’invité de connaître l’histoire de ses ancêtres et leur origine. Pour ce qui est d’Orsini, elle a visité le petit village italien où son père a grandi ainsi qu’une tombe de Catherine de Médécis, reine de France au 16e siècle dont la grand-mère paternelle s’appelle Alfonsina Orsini, femme noble de la Renaissance italienne qui a elle-même éduquée la future reine donc cela a sûrement un lien de parenté entre l’animatrice et ce personnage historique.

 

 

 

Émilie Bordeleau et Lucille Teasdale, deux québécoises d’exception.

Deux des rôles les plus marquants de Marina Orsini sont sans doute ses interprétations de deux femmes ayant réellement existées et qui ont marqué l’histoire du 19e et du 20e siècle. Il s’agit de Émilie Bordeleau et Lucille Teasdale qui ont malgré tout, réussies à se faire une place dans un monde qui était encore dominé par les hommes en transmettant le fruit de leur passion, l’instruction pour la première et la chirurgie pour la deuxième.

 

Émilie Bordeleau savait depuis sa plus tendre enfance qu’elle deviendrait institutrice parce qu’elle adorait apprendre et elle se disait que l’apprentissage et la lecture n’avaient pas de limites. Ce rêve deviendra réalité en 1895 mais comme elle n’avait pas encore eu son diplôme lui permettant d’enseigner, elle fera en sorte de le décrocher un an plus tard soit en 1896. Elle a tout d’abord enseigné à St-Thècle de Champlain pour après s’installer durant quelques années dans une petite école de rang à Saint-Tite de Champlain non loin de là où elle gagna le respect de la communauté. Elle se liera d’amitié avec l’un de ses élèves Ovila (Charles de son vrai nom) Pronovost et une passion torride naîtra entre eux. Ils célébreront leur union cinq ans plus tard et ils seront les heureux parents de dix enfants dont neuf survivront (la troisième fille, Louisa, est décédée subitement à six mois dans son sommeil). Malheureusement, le mariage ne sera pas très heureux. Ovila passera ses hivers à travailler dans les chantiers pour nourrir sa famille (laissant sa femme majoritairement seule à la maison) et ayant de la difficulté à assumer ses responsabilités de père, sombrera dans l’alcoolisme et ses problèmes d’argent le forceront à s’exiler en Abitibi donc sa femme sera donc seule à élever sa famille. Comme elle n’a pas les moyens de subvenir financièrement sa progéniture, elle renouera avec son métier d’institutrice, cinq de ses petits seront placés soit à l’usine ou au pensionnat et la plupart des enfants iront gagner les terres boisées abitibiennes à l’âge adulte. Son épouse l’aura attendu durant des années et elle n’aura jamais cessée de penser à lui. Émilie s’étendra en 1946 à la suite d’un cancer des reins et elle n’aura jamais rencontré un nouvel amour. Émilie et Ovila ne reviendront jamais ensemble mais ils se sont revus aux mariages de quelques-unes de leurs filles.

 

Pour ceux qui ne le savent pas, Émilie Bordeleau est croyez- le ou non, la grand-mère d’Arlette Cousture, l’auteure du livre Les filles de Caleb. Pour ce qui est de sa mère, c’est Blanche Pronovost, la quatrième fille et le cinquième enfant d’Émilie et d’Ovila Pronovost qui, tout comme sa mère forgera son destin et deviendra infirmière en Abitibi qui était à l’époque encore une zone forestière avec peu de services publics (il n’y avait presque pas d’écoles et il n’y avait pas de médecin dans la paroisse où elle pratiquait). Cousture a voulu écrire un livre sur l’histoire de sa mère et des infirmières de brousse en Abitibi mais comme il y avait beaucoup de choses à raconter au sujet de sa famille (comme Émilie et Ovila étaient séparés, cas rare à l’époque, elle était intriguée par ce fait et elle voulait raconter leur histoire depuis le début de leur couple pour ensuite faire connaître au public les causes de leur séparation), elle a dû remonter à l’époque de sa grand-mère qui vivait à la fin du 19e siècle pour retracer son histoire pour ensuite écrire la vie de sa mère qui se déroulait au courant des années 1920- 1930. Ces deux livres ont connu un succès fulgurant et ils ont été adaptés à la télévision dans les années 1990 sur les ondes de Radio-Canada. Émilie Bordeleau est mon personnage préféré incarné par Marina Orsini parce que non seulement Les filles de Caleb est l’un de mes téléromans préférés en raison de son histoire amusante mais elle a su l’incarner avec une bonne humeur chatoyante et d’une douceur sans pareilles mais elle faisait preuve de caractère quand l’occasion se présentait. J’ai vu la série maintes fois et à chaque fois que Marina apparaissait à l’écran, j’étais fascinée par ses performances tantôt colorées, tantôt dramatiques mais combien inoubliables.

 

Pour ce qui est de Lucille Teasdale, même si elle n’a pas pratiqué la majeure partie de sa carrière au Québec (comme les femmes n’avaient pas le droit de pratiquer la chirurgie au Canada, elle a dû exercer sa profession aux États-Unis et par la suite en Ouganda où elle fonda l’Hôpital St-Mary’s en 1961 avec son futur époux Piero Corti) elle s’est grandement démarquée dans sa passion et son dévouement envers les plus démunis. Elle a permis à plusieurs africains de se trouver du travail dans son hôpital et malgré les rébellions politiques et la maladie (elle contracta le SIDA en 1985 et en décédera 11 ans plus tard) elle a tenu le coup jusqu’à la fin et créa même une fondation, la Fondation Teasdale-Corti qui vient en aide aux personnes malades tout en amassant de l’argent pour assurer la survie de l’Hôpital, toujours situé en Afrique. La fille du couple, Dominique Corti, a suivi les traces de sa mère et elle s’occupe de la Fondation à Milan.

 

Ces deux rôles ont étés majeurs dans la carrière de Marina Orsini et elle les a incarnés avec beaucoup de bonheur. Une fois son émission quotidienne terminée, elle tient le rôle principal du nouveau téléroman Une autre histoire où elle joue une mère de famille atteinte d’Alzheimer précoce et qu’elle doit apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité. La deuxième partie de la première saison de cette série sera diffusée les ondes de Radio-Canada les lundis à 20h dès le 9 septembre. Marina est avant tout une femme à la bonne humeur débordante, inspirante et elle a toujours de magnifiques histoires à nous raconter tant dans les téléromans qu’en entrevue.

 

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