Semaine 32: Critique Le parc des Braves

Le parc des Braves est un téléroman québécois de 136 épisodes, scénarisé par Fernand Dansereau (1928) (connu pour avoir écrit la télésérie Émilie, la passion d’une vie (Les filles de Caleb au Québec) et fut diffusé de 1984 à 1988. Cette émission marque les débuts officiels de Vincent Graton (1959-) au petit écran même s’il a déjà joué dans le film Les fleurs sauvages en 1982. Le titre de la série fait référence au réel parc des Braves de Québec que l’on reconnaît grâce à son monument, situé près des plaines d’Abraham (qui constituent tous deux le parc canadien des champs de bataille) et du quartier La cité Limoilou où se situe l’histoire.

La série télévisée se déroule dans la haute ville de Québec à l’aube de la deuxième guerre mondiale et met en scène la famille Rousseau composée de Marie, la dévouée mère de famille et veuve récente, Émile, le fils aîné idéaliste ayant soif de liberté, Colette, la cadette, favorite du couvent des ursulines de Québec et Michel, le benjamin sans histoire. La famille comporte également Pierre-Paul, le frère cadet de Marie, bell-boy au légendaire Château Frontenac ayant un caractère coloré et Tancrède, beau- frère de Mme Rousseau (frère de son défunt mari) vétéran colonel de la première guerre mondiale.

La seconde guerre mondiale est le sujet principal de la série et au cours de ses quatre années de diffusion, on suivra toute l’historique de ce conflit : de la conscription des jeunes québécois célibataires, en passant par le raid de Dieppe en 1942 et les catastrophes d’Hiroshima et Nagasaki en 1945. Émile, le fils aîné qui s’était promis à de brillantes études universitaires à Montréal décide de tout abandonner et de combattre les allemands en tant qu’aviateur, ce qui n’arrange pas toujours la situation familiale.

C’est alors que durant ces longues années, la veuve Rousseau devra élever ses enfants alors au cœur de l’adolescence et prendre conscience des sentiments qu'elle éprouve pour son beau-frère Tancrède qui est secrètement amoureux d’elle. Pour gagner de l’argent après avoir vendu la majorité de ses bijoux afin de payer les dettes que son mari lui a laissées après sa mort, elle deviendra secrétaire pour un ferrailleur puis employée fidèle à la croix rouge, comme de nombreuses femmes à cette époque marquante de l’histoire. Si cette série ne comporte pas vraiment de scènes d’actions et de péripéties comme se veut la télévision, c’est cependant une des meilleures séries québécoises traitant de la seconde guerre mondiale et on réussit à comprendre vraiment ce qui s’est passé durant ces six années sombres et lugubres, tant au niveau politique que social.

J’ai beaucoup aimé cette série qui en plus de parler de la guerre de 1939-1945, qui me passionne, comporte une palette de comédiens talentueux que j’apprécie dont Marie Tifo (1949-) dans le rôle de la veuve Rousseau, Gérard Poirier (1930-), grand comédien québécois qui incarne le beau-frère colonel ou encore Maryse Gagné dans le rôle de Colette. Même si c’est son seul rôle important de sa carrière, le personnage de Colette ressemble beaucoup à ma personnalité dû au fait que nous sommes deux jeunes femmes studieuses et deux romantiques. D’ailleurs, l’exceptionnelle complicité qu’elle entretient avec sa mère fait penser à la bonne entente mère-fille entre Lorelai Gilmore et sa fille Rory de la série Gilmore Girls (2000-2007).

Pour ce qui est du premier rôle du jeune comédien Vincent Graton (24 ans au moment du tournage) c’est celui- là qui m’a vraiment appris à connaitre le comédien dans la peau d’Émile Rousseau, l’aîné de la famille. Moi, qui connaissais à peine son rôle de Marc Trudeau dans L’auberge du chien noir (2003-2017) donc c’est après cette télésérie que je me suis mise à visionner d’autres séries ou il a été populaire comme Chambres en ville (1989-1996). Dans Le parc des Braves, il est gentil, doux, intelligent et a de la classe, caractéristiques que j’apprécie chez un homme donc tout cela pour dire que c’est un personnage que j’ai bien aimé.

Malgré le fait que la série soit presque composée uniquement de longs dialogues, j’ai été très captivée durant le visionnement et m’a fait apprendre des faits de la guerre que je ne connaissais pas encore comme le débarquement de Dieppe de 1942 et l’incarcération de nombreux prisonniers allemands au Canada. Comme l’histoire se déroule dans les hauts quartiers de Québec, voir les beaux costumes de l’époque et les magnifiques décors de la maison Rousseau m’a tenu en haleine du début à la fin et m’a fait comprendre davantage les réalités des familles nobles, la télévision québécoise d’époque mettant notamment l’accent sur la vie des familles campagnardes.

La série m’a également fait connaître ce légendaire parc situé à proximité des grandes plaines d’Abraham dont le monument a été conçu par l’architecte Charles Baillairgé (1826-1908) et qui commémore le courage des soldats ayant participé à la bataille de Sainte-Foy de 1760 et notamment François Gaston de Lévis (1719-1787) et James Murray (1721-1794), deux militaires européens qui se sont illustrés au Québec à cette même époque. Maintenant, c’est devenu un lieu touristique populaire où tout le monde peut venir s’instruire, casser la croûte ou tout simplement relaxer et admirer les magnifiques paysages de notre capitale nationale. J’ai déjà visité ce parc deux fois et quand je vois le célèbre édifice, je pense non seulement à cette série télévisée qui m’a fait passer de bons moments mais aussi à tous les braves soldats canadiens qui ont su se battre avec courage et avec cœur durant toutes les guerres dont notre pays a été impliqué.

Actuellement, la série n’est pas en rediffusion à la télévision mais les épisodes s’ajoutent peu à peu sur le site Youtube. Pour ceux qui veulent en savoir davantage sur la deuxième guerre mondiale, Le parc des Braves est une excellente source de renseignements grâce à son auteur talentueux Fernand Dansereau. Merci et à la prochaine.