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La bulle.over-blog.com

Bonjour, Je m'appelle Lucia Dauphin et je suis une jeune adulte autiste de 27 ans. C'est avec plaisir que je vous présente mon propre blog décrivant mon quotidien de personne asperger à chaque semaine afin de partager les facettes de l'autisme avec d'autres personnes que mon entourage.

Semaine 31: Critique Les belles histoires des pays d'en haut

Les belles histoires des pays d’en haut est un téléroman québécois basé sur le roman Un homme et son péché de l’écrivain et journaliste Claude Henri Grignon (1894-1976) paru en 1933 et scénarisé par ce dernier. Il comprend 495 épisodes en tout de 30 minutes en noir et blanc puis de 60 minutes en couleur à partir de 1967-1968.

 

Cette télésérie est l’un des premiers téléromans à connaître le succès au Québec après La famille Plouffe, dont la première saison a débuté en 1955. Le téléroman a été diffusé pendant quatorze ans, de 1956 à 1970, un record de longévité de diffusion pour l’époque puisque les téléromans diffusés dans ces années- là comportaient de quatre à six saisons. Avant la série télévisée, l’histoire était diffusée sous forme de radio roman à la fin des années 1940 qui était bien appréciée des auditeurs.

 

Cette histoire mythique québécoise raconte les aventures des habitants de Sainte-Adèle, un petit village du Québec mais plus précisément du maire de la localité, Séraphin Poudrier, un homme très travaillant mais avare. Ce qui cause son avarice est le fait qu’il possède beaucoup d’argent et de terres et qu’il voue une passion maladive pour sa fortune, ce qui lui vaut d’être craint par plusieurs villageois. Grâce à cela, il a pu être propriétaire de l’Auberge et du Magasin général de la paroisse en peu de temps. En plus d’être maire, il est agent des terres du village, préfet de son comté et président de la Commission scolaire locale, ce qui explique son horaire surchargé avec en plus, sa terre à cultiver.

 

Peu après le commencement du téléroman, il deviendra le mari d’une fille de cultivateur, Donalda Laloge dont le père François Xavier Laloge l’a donné en mariage n’étant pas capable de rembourser une lourde dette. Si Séraphin aime dès le commencement son épouse, ce n’est pas réciproque pour cette dernière. En effet, son amour de toujours est un draveur nommé Alexis Labranche, qui a dû s’exiler aux États-Unis pour échapper à Séraphin qui le persécutait mais reviendra pour refaire sa vie comme cultivateur. Alors, Donalda demeure soumise à son mari malgré son sort et ne peut sortir de la maison sans que l’homme de la maison soit présent. D’ailleurs, elle est admirée par les femmes de sa communauté.

 

Dans le village, nous rencontrons une foule de personnages certains attachants, d’autres détestables comme le frère de Donalda, Bidou Laloge (Adélard Laloge de son vrai nom), joueur compulsif et ivrogne, le père Joseph- Ovide Ruisselet, rapporteur officiel de Séraphin, aubergiste, postillon de la reine, huissier, encanteur et baryton à la messe, Angélique Pothier- Marignon, maîtresse de poste et veuve de médecin, Basile Fourchu, colon, marguiller et père de treize enfants vivants, un cas rare à l’époque ainsi que Glawdys Mayfair, une riche dame d’origine anglaise qui est d’une charité sans précédent avec les colons du petit village.

 

En plus de ces personnages fictifs, le téléroman présente des personnages historiques ayant marqué l’histoire du Québec dont le premier ministre libéral québécois de l’époque, Honoré Mercier, le journaliste et avocat Arthur Buies, qui est l’un des secrétaires du Curé Antoine Labelle, sous ministre de la colonisation et prêtre de Saint-Jérôme à l’époque. Il y a également mention de Joseph- Adolphe Chapleau, avocat et premier ministre du Québec de 1879 à 1882 mais il n’apparait pas dans la série. Bref, une belle histoire qui mélange traditions, progrès, amour et jalousie. 

 

 

J’ai bien aimé ce téléroman d’antan qui montre, de façon romancée mais réaliste, la colonisation de la région des Laurentides, au Québec à la fin du 19e siècle né du projet du Curé Labelle et du développement du nord du Québec par le chemin de fer, moyen de transport révolutionnaire en ce temps-là. C’est également l’un des premiers téléromans que j’ai regardés quand j’avais à peine dix ans. Cela montre vraiment la vie typiquement québécoise à la fin des années 1800 comme  la vie des colons et des cultivateurs, les chantiers, la femme soumise au foyer, la religion encore influente et les lieux typiques d’un village de campagne comme le Magasin général et le bureau du médecin. Je suis très intéressée par l’histoire du Québec d’antan parce que le mode de vie, la colonisation, le progrès ainsi que la politique me fascinent et j’aime savoir comment les gens vivaient dans une autre époque. D’ailleurs, je me suis intéressée à plusieurs autres téléromans d’époque comme Émilie, la passion d’une vie (Les filles de Caleb) ou Le temps d’une paix.

 

Tout est bien réalisé dans ce téléroman. Le jeu des acteurs, les costumes, les décors, très réalistes pour l’époque et les dialogues qui représentent vraiment le parler québécois. D’ailleurs, de nombreuses expressions et répliques sont devenues des incontournables de la télévision québécoise dont l’inoubliable Viande à chien, dit par Séraphin, ce qui est d’ailleurs la principale raison qui m’a incité à m’intéresser à cette émission. La performance la plus marquante est celle du comédien Jean-Pierre Masson (1918-1995), qui incarne Séraphin Poudrier.

 

Interprétant ce personnage avec tant de réalisme, ce rôle a été le plus grand succès de la carrière du comédien en raison de l’immense talent qu’il avait pour jouer l’avare. La comédienne Geneviève Bujold (1942-), que l’on a pu voir dans le film L’incorrigible, sorti en 1975, joue un petit rôle dans les premières saisons de la série.

 

Pour ceux qui désirent connaître cette série, elle est disponible sur la chaîne de vidéos Youtube mais ce sont les épisodes diffusés en couleur qui sont les plus faciles à trouver. Pour les résidents du Québec, elle n'est pas en diffusion présentement et les épisodes en couleurs sont disponibles en coffrets DVD. Il y a également un remake de cette série, débutée en 2016 qui s’intitule Les pays d’en haut mais qui est plus réaliste que la série d’origine, ainsi qu’un film intitulé Séraphin, un homme et son péché, sorti en 2002, dont la comédienne de renommée internationale Karine Vanasse (1983-) gagna le Jutra (prix du cinéma québécois) de la meilleure actrice cette même année. En espérant vous avoir fait découvrir ce coup de cœur de la télévision québécoise, je vous dit À la prochaine pour une autre critique télévisuelle.

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