Semaine 27: Critique Prodigieux colibris

Prodigieux colibris (titre original Super hummingbirds) est un documentaire américain réalisé en 2016 par Ann Johnson Prum (connue pour avoir réalisé plusieurs documentaires scientifiques comme Nature en 1982), ayant une durée de 60 minutes et fut diffusé pour la première fois sur la chaîne américaine PBS. En France, le documentaire a été diffusé notamment sur la chaîne télévisuelle Arte et au Canada, sur la chaîne Ici Explora, appartenant à la même famille que la Société Radio-Canada.

Cette production informative se déroule dans les forêts tropicales de Colombie et met en scène le biologiste colombien Alejandro Rico-Guevara qui désire étudier ce qui se passe à l’intérieur du plus petit oiseau du monde, notamment l’absorption rapide du nectar par sa langue fourchée et sa technique de vol, ce qui est assez remarquable pour plusieurs ornithologues et passionnés de nature. Avec des caméras à haute vitesse, les concepteurs du documentaire nous démontrent bien le processus de butinement de l’oiseau mouche ainsi que son vol très rapide à reculons et stationnaire. En plus de ces caractéristiques notables de cet oiseau, le documentaire mentionne plusieurs espèces de colibris vivant en Colombie dont l’émeraude splendide (chlorostilbon ludcius) et le colibri d’Anaïs (colibri coruscans) ou la façon dont cette espèce construit son nid et se reproduit. Comme une partie de la production a été tournée dans la chaîne montagneuse des Andes, sur la côte ouest d’Amérique du sud, le biologiste explique également que les colibris ont été adaptés à vivre en haute altitude (grâce à leur hémoglobine, molécule capable de transporter l’oxygène dans tout l’organisme et que l’on trouve principalement dans les globules rouges, principales cellules sanguines) qui est pauvre en oxygène (au moins 21% d’oxygène dans l’air) et qu’ils ont un système respiratoire très efficace, une caractéristique extraordinaire pour une espèce aussi petite. Même un être humain aurait de la difficulté à vivre dans un environnement pareil.

Le documentaire se déplace brièvement dans le désert aride de Sonora en Californie ou un colibri de Costa au masque pourpre fait la parade nuptiale à un colibri de Costa femelle, un spectacle pour les ornithologues puisque le colibri mâle déploie son masque pourpre à la couleur éclatante et que ce ne sont pas tous les oiseaux qui agissent ainsi. Dans le résumé inscrit sur le site Arte, on mentionne qu’un postdocteur en ornithologie du Costa-Rica, Marcelo Araya-Salas aurait réussi à immortaliser un accouplement entre deux colibris en forêt tropicale mais il n’en était pas question lors du visionnement du documentaire sur la chaîne Ici Explora de même sur celui diffusé sur la chaîne Arte (vu sur le site de vidéos Rutube).

J’ai bien aimé ce documentaire scientifique qui traite de l’oiseau tropical le plus intriguant au monde, selon moi.

Quand j’ai su que le documentaire a été tourné en Colombie dans les premières minutes, j’ai été tout de suite emballée dans le programme parce que ce pays est l’un de mes lieux de rêve pour faire de l’ornithologie en raison de son innombrable variété d’oiseaux (1902 espèces répertoriées) et ses forêts luxuriantes. D’ailleurs, la Colombie est le pays qui contient le plus d’espèces d’oiseaux au monde et contient près de 20% des espèces d’oiseaux terrestres. Tout dans le documentaire a été captivant et passionnant du début à la fin. Les paysages sont à couper le souffle, la technique de filmage par les caméras à haute vitesse est dotée d’une minutie irréprochable et les informations concernant les colibris sont expliquées dignes d’une conférence universitaire.

Même si l’étude des colibris n’est pas ma spécialité dans le domaine de l’ornithologie, j’ai bien aimé en savoir plus à leur sujet dont toutes les informations que j’ai mentionnées ci-dessus. Cependant, je me suis toujours intéressée à ces oiseaux majestueux notamment par leurs couleurs flamboyantes, à leur petite taille et aussi à leur caractéristique unique de voler à reculons. D’ailleurs, lors d’un voyage au Costa-Rica en mars 2018, j’ai pris une photographie des espèces notables de colibris lors d’une visite d’un refuge zoologique près des chutes La paz. 

Avant d’écouter ce documentaire, je ne connaissais ni le biologiste Rico- Guevara ni la réalisatrice Ann Johnson Prun, donc évidemment je n’ai pas visionné ses précédents documentaires. J’aimerais bien en visionner prochainement parce que la plupart traitent de sujets scientifiques qui me passionnent comme la biologie naturelle (Nature 1982) et la médecine (The evolution of emergency medecine 2013). Johnson Prum est une passionnée des colibris et Prodigieux colibris est son deuxième film à ce sujet après Hummingbirds : magic in the air réalisé en 2011.

Tant qu’au biologiste qui a testé ses expériences sur les colibris, je me suis renseigné à son sujet sur son site officiel (www.alejorico.com). En fait, il est un docteur en biologie de l’évolution ayant comme spécialité bien entendu, l’étude des colibris. Au fil de sa carrière, il a réalisé de nombreuses études scientifiques comme le mécanisme de l’alimentation des colibris ou la morphologie et fonctionnement de l’appareil d’alcool chez les colibris. Cette thèse a été réalisée lors de son doctorat à l’Université du Connecticut en 2014 et a été sélectionnée comme la meilleure thèse du département d’écologie et biologie de l’évolution cette même année.

Tous ceux qui se passionnent sur les oiseaux et l’écosystème de la forêt tropicale humide seront enchantés de visionner ce documentaire qui fait non seulement informer les gens mais aussi les font rêver de ces régions qui malgré leur environnement sauvage renferme une vie aussi merveilleuse que diversifiée.

Après tout, ce sont les documentaires qui m’ont transmis la passion des voyages, autant scientifiques que culturels. En effet, l’ornithologie et la biologie me passionnent particulièrement parce que j’aime beaucoup les animaux et la nature mais aussi, j’aime savoir ce qu’il se passe dans le corps des êtres vivants et comment ils font pour se reproduire, survivre et interagir dans leur environnement, aussi différents soient t’ils.

Pour ceux qui désirent visionner le documentaire, il est disponible sur le site de vidéos Youtube en langue française et dans sa langue originale, il est disponible sur le site PBS, sa première source de télédiffusion. Vous pouvez également consulter plusieurs sites en ornithologie comme le site www.oiseaux.net,www.oiseauxbirds.com ou même le site du laboratoire ornithologique de l’Université Cornell de New-York pour vous renseigner sur les multiples espèces de colibris qui peuplent les forêts tropicales d’Amérique du sud, leur lieu d’origine.

En espérant vous avoir fait connaître de belles découvertes naturelles, merci de votre attention et à bientôt pour une autre critique télévisuelle.